top of page

Je ne suis pas un sorcier!

  • Photo du rédacteur: DemersK
    DemersK
  • 27 avr. 2020
  • 3 min de lecture

Pour tous les jeunes du Québec, le secondaire représente un grand défi. Au terme de ce parcours, les liens d’amitié, les devoirs et les nombreuses évaluations feront partie de nos souvenirs. Malheureusement, au secondaire, l’intégration des élèves qui ont des besoins particuliers peut être assez difficile. C’est le cas, entre autres, pour les élèves autistes.


L’autisme est un trouble qui se développe dans la petite enfance et qui affecte principalement les interactions sociales réciproques, la communication et le comportement. Les professionnels situent l’autisme à l’intérieur d’un continuum ou d’un spectre, car les manifestations de ce trouble varient de légères à sévères. L’autisme n’est pas une maladie ni un handicap. Il est plutôt un état qui amène les personnes à percevoir le monde différemment.


Personnellement, je vis avec un léger trouble du spectre de l’autisme (TSA). Même si mon trouble est léger, je peux vous assurer que j’ai vécu des hauts et des bas durant mon secondaire. Puisque je termine ma 5e secondaire, j’aimerais vous partager quelques moments heureux et d’autres plus difficiles.


Durant mes cinq années, j’ai vécu plusieurs moments difficiles. En effet, à cause de mon diagnostic, j’ai rencontré plusieurs obstacles qui m’ont accablé. Voici quelques exemples concrets :


· J’ai souvent eu de la difficulté à comprendre le sens des blagues qu’on me racontait. À plusieurs reprises, on m’a répété la phrase suivante : « Ne prends pas tout au sérieux ». Même si je comprenais l’idée, mon cerveau avait souvent de la difficulté à distinguer le sérieux du drôle et vice-versa. En d’autres mots, mon cerveau décodait souvent mal ce que les autres voulaient dire et, par conséquent, mes relations devenaient difficiles.


· En raison de ma difficulté à comprendre certains aspects des relations sociales, je me suis souvent fait étiqueter, juger et ridiculiser. En raison du rejet que j’ai vécu, j’ai eu de la difficulté à me faire confiance, ce qui rendait mes relations sociales encore plus difficiles. Ce manque de confiance faisait en sorte que j’avais de la difficulté à exprimer ma pensée. Comme c’est le cas pour plusieurs personnes autistes, lors de certains conflits, il était parfois difficile, pour moi, d’exprimer clairement mon point de vue et mes sentiments, et de comprendre ceux des autres. En raison de ces difficultés, lorsque j’essayais de m’exprimer pour régler une chicane, j’avais parfois l’impression de ne pas être compris et pris au sérieux. Il est certain que je fais tout différemment et que cela peut créer un malaise entre les autres et moi. Certains m’ont accepté tel que je suis. Avec d’autres, les relations ont été beaucoup plus difficiles. Bref, je crois que mon TSA peut, en partie, expliquer certaines expériences qui ont été plus difficiles.


Il est vrai que les troubles du spectre de l’autisme peuvent apporter beaucoup d’ennuis, mais ils peuvent aussi être associés à des aspects très positifs. En effet, plusieurs personnes autistes sont persévérantes, consciencieuses, honnêtes, loyales et sincères. En ce qui me concerne, j’aime rendre service aux gens qui m’entourent. Que ce soit pour un simple coup de pouce ou pour réaliser un projet d’envergure, il me fait toujours plaisir d’aider sans rien recevoir en échange. Cela me satisfait personnellement et me permet de m’accomplir. J’ai appris énormément en tant que bénévole, organisateur ou leader d’un groupe. Les différentes opportunités de bénévolat m’ont permis de me libérer de mes mauvaises pensées, de me faire du bien et de faire du bien aux autres dans ma communauté.


De plus, j’adore écouter les gens de mon entourage, entendre leurs histoires et comprendre ce qu’ils vivent. En fait, je crois que je peux être un bon confident. Évidemment, je fais très attention afin de bien comprendre le message qui m’est transmis. Même si je me trompe parfois dans mes interprétations, je prends la peine de bien comprendre ce que les autres veulent dire et, souvent, mes amis apprécient cette qualité.


Finalement, j’adore aller au-delà de ce qui est demandé. Plutôt que de faire le minimum pour accomplir une activité, je préfère pousser plus loin mes apprentissages et relever le défi au maximum. J’aime voir loin et j’aime aller loin pour voir ce qu’il y a, cela me permet de me démarquer et de rester motivé. Comme tout le monde, je possède à la fois des forces et des faiblesses. Je suis fier de mes forces, car c’est grâce à elles que j’ai pu me développer. Malgré mes difficultés, certains ont su trouver mes qualités. À vous tous, je dis MERCI!


J’espère que mon témoignage vous aura sensibilisé au monde de l’autisme et à ce que certains élèves différents peuvent vivre. Après tout, le trouble du spectre de l’autisme, ce n’est pas sorcier!

Elias Barmani

 
 
 

Comments


logo-Horiz_transparent (1).png
1_sansfond.png
Sans titre-1.jpg

S'abonner

  • Noir Icône Instagram
  • generic-social-link
  • facebook

Merci ! Message envoyé.

bottom of page