La face cachée de ta garde-robe
- DemersK
- 24 avr. 2020
- 4 min de lecture
Dans cette ère de surconsommation, tout vient à changer : notre téléphone cellulaire, notre
coupe de cheveux, nos crayons, la décoration de notre chambre et sans oublier, la mode. Les tendances à l'échelle de la mode changent sans même qu’on ait eu le temps d’adapter notre garde-robe.
«En l'espace de 15 ans, la consommation occidentale de vêtements a doublé, alors
que nous les conservons deux fois moins longtemps. L'industrie du textile est
devenue un pollueur majeur tout en exploitant la misère sociale». Le fast fashion signifie l’achat d’un vêtement à bas prix, dont les propriétés sont de moindres qualités. Résultat, une surconsommation abordable et une surexploitation du textile.
Sais-tu ce qui se cache réellement derrière l’étiquette de notre chandail préféré?
La pollution
On sait tous que l’exploitation pétrolière est le plus grand pollueur dans notre monde. Selon toi, à quel rang se classe l’industrie du textile? Neuvième? Quarantième? Tiens-toi bien, il est le deuxième au classement. «L’industrie textile serait responsable de 3% à 10% des émissions mondiales de carbone. Ellen MacArthur A new textiles economy : Redesigning fashion’s fuvousre donne le chiffre de 1,2 milliards de tonnes de CO2 par an, soit plus que l’ensemble des émissions du transport maritime et aérien du monde combinés». Surprenant, n’est-ce pas? Pour comprendre le tout, je te propose de faire le chemin pour connaître l’origine de vos vêtements.
Dès sa culture, énormément de pesticides et d’engrais sont utilisés pour cultiver le coton et qui se retrouvent inévitablement dans l’environnement. Selon la Banque mondiale, ils seraient responsables de 17 à 20 % de la pollution des l’eau dans le monde. Toxique et néfaste, la production vient à contaminer les eaux ainsi que toutes les personnes qui doivent manipuler la matière. Selon une étude indienne, le nombre de cas de cancer dans le Pendjab serait passé de plus de 800 000 nouveaux cas en 2001 à 1 220 000 en 2016. Coïncidence…
Ce ne sont que quelques statistiques pour démontrer à quel point nos choix de consommation ont une empreinte écologique incroyable. Et ça, c’est seulement pour un morceau de vêtement… Peux-tu imaginer pour chaque article dans ta maison? Les Américains jettent plus de 14 millions de tonnes de vêtements chaque année, ce qui représente environ 40 kilos par personne. Plus de 80% de nos vêtements finissent dans les décharges et les incinérateurs du monde entier.
C’est principalement pour cette raison que je te propose des alternatives écoresponsables pour revitaliser ta garde-robe à moindre impact environnemental.
Les friperies
Ces petites boutiques qui vendent des vêtements d'occasion, usagés. Les morceaux vendus ont déjà porté. Ce n’est pas pire que le linge que tu reçois de ta cousine ou de ta soeur, penses-y! Alimentées par les dons de la communauté, les friperies sont des organismes qui s’occupent de les gérer et remettent leurs profits à des causes communautaires. Elles sont des mines d’or pour les gens qui cherchent des trésors, des vêtements uniques, vintages… Tu y trouveras ce que tu cherches, j’en suis persuadée. Il y a plusieurs friperies, surtout sur l’île de Montréal. J’ai décidé de te partager mes endroits favoris.
Mon arrêt magasinage # 1 est sans aucun doute le Shwap Club. C’est le premier club d’échange de vêtement au pays. Chaque morceau accepté te donne un crédit en magasin, donc la possibilité de choisir un autre vêtement dans la boutique. J’y suis moi-même abonnée et j’adore ce concept, j’y vais minimalement une fois par mois. https://www.shwapclub.com/
Deuxième arrêt, je me dirige à l’Armée du Salut. Cette friperie a pour mission de répondre aux besoins essentiels des gens et d’exercer une influence transformatrice sur les collectivités en récoltant des fonds avec le recyclage des biens. http://www.thriftstore.ca/fr. Les trouvailles y sont multiples et à prix très abordables. L’endroit parfait pour trouver un petit meuble pour un projet déco, des tissus pour ta prochaine jupe… Les possibilités sont à l’image de ton imagination.
Mettons que j’ai été malchanceuse dans mon magasinage, Fripe-prix Renaissance est en troisième place dans ma liste. Cet endroit récupère les articles usagés, aide la réinsertion sociale de personnes et réinvestit les dons dans la communauté. Cette triple finalité donne tout son sens à l’action de l’organisation et fait de Renaissance un modèle de développement durable. Les prix sont un peu plus élevés, mais l'endroit est plus organisé et les articles sont de meilleures qualités que l’Armée du Salut. https://www.renaissancequebec.ca/fr
Et quand mon horaire me le permet, j’aime aller flâner dans les bazars d’église. Eh oui, dans ton quartier, il y a une église… et celle-ci affiche un horaire où il est possible d’y magasiner, meubles, vêtements, articles de sports, loisirs… et même des choses dont je ne connaissais pas l’existence. Munis-toi de ton argent comptant et n’hésite pas à négocier de quelques dollars. Petits prix garantis, et ça, on adore!
Seulement quatre endroits ont été cités, mais n’hésite pas à faire tes recherches sur internet pour en trouver d’autres : l’île de Montréal regorge de friperies plus intéressantes les unes que les autres. Le plus important, c’est de changer son habitude de consommation et de prendre conscience du réel impact derrière l’étiquette de ton jeans préféré.
Ma garde-robe provient à 80 % des boutiques énumérés plus haut et je suis fière d’avoir une garde-robe écoresponsable, parce que selon moi, c’est la plus belle étiquette que je peux porter. Je te laisse sur mes photos personnelles, mes découvertes en friperie qui ornent ma garde-robe ou ma maison.

Sources
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