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Un effondrement mythique

Dernière mise à jour : 4 mars 2020

Imaginez-vous un aigle dévorant un serpent sur un cactus, tout cela sur un îlot dans un lac immense au milieu d’une vallée. Selon une légende mésoaméricaine, cette image aurait été le signal par lequel Huitzilopochtli, le dieu tutélaire des Aztèques, leur aurait indiqué le lieu où ils devraient fonder leur cité, Tenochtitlan. Ignorant l’évident problème de fondations que poserait le fait de s’établir dans un lac, ils ont décidé de s’y installer. Aujourd’hui, et après de nombreux changements, cette ville est connue comme Mexico.


Actuellement, Mexico souffre d’un grave problème : elle s’effondre lentement. On estime les dommages de 8 à 12 centimètres par année en moyenne. De plus, les tremblements de terre fréquents auxquels elle est sujette ne font qu’empirer la situation, puisque l’on est même arrivé à observer une augmentation de dix fois la moyenne normale d’effondrement après un séisme particulièrement intense.


La cause? Des experts montrent du doigt le pompage démesuré d’eau de la nappe phréatique en-dessous de la capitale mexicaine. Évidemment, il y a aussi le fait qu’elle a été construite sur un lac, ce qui a affecté la composition du sol, un mélange d’argile et d’eau qui s’était consolidé avant qu’on commence à l’exploiter excessivement vers les années 70. Qui plus est, les autorités ne remettent pas l’eau extraite, ce qui ne fait qu’exacerber la faiblesse des fondations de la ville.


La plus grande victime de ce phénomène est le paysage urbain parce que, année après année, les installations vitales à la vie quotidienne, comme la voirie ou le système de drainage, se voient perturbés constamment. En outre, on observe des déformations tant dans les bâtiments anciens, qui s’avachissent, que dans les nouveaux, qui paraissent « s’élever ». Ce mouvement engendre des pertes coûteuses parce que l’on ne peut le régler facilement, surtout dans le cas du patrimoine historique et architectonique, souvent vieux.

La solution définitive serait d’arrêter d’exploiter la nappe phréatique, mais ce scénario paraît de plus en plus invraisemblable en considérant les problèmes croissants d’eau qu’éprouve Mexico. Plusieurs remèdes ont été suggérés tels que la collecte d’eau de pluie pour réduire la charge imposée sur celle-ci.

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